Temps de lecture: 4 mins. Par Marine.
Publié le : 16 août 2019
Dans son livre HEDGE - a greater safety net for the entrepreneurial age, Nicolas Colin met le doigt sur ce qu'il considère être un nouveau contrat social pour notre société: le contexte économique et social dans lequel nous évoluons depuis quelques années obligerait les entreprises à se réinventer constamment pour rester compétitives, et les salariés à s'adapter aux nouvelles compétences que ces entreprises recherchent.
Déjà, dans notre article sur les compétences du futur, nous faisions état de l'obsolescence beaucoup plus rapide de nos compétences et de la nécessité d'en acquérir de nouvelles. Nous avons de nouveau affirmé cette conviction lors de la rédaction de notre livre blanc sur ce que nous imaginons très bien être l'équipe de demain: agile, diverse, réactive... en un mot: hybride.
Dans ce contexte, la question du comment acquérir ces nouvelles compétences se pose, et dans de nombreux domaines, il est possible que les managers se sentent quelque peu déstabilisés face à ces nouveaux challenges. Cependant, il existe de nombreuses solutions pour maintenir à flot ses propres compétences et celles de ses collaborateurs: formation continue, certifications, partage de connaissances entre collègues...
Parmi toutes ces méthodes, nous nous sommes intéressés plus particulièrement à celle du mentorat inversé. ...Le quoi? On vous explique 🤓
Nicolas Colin, dans un entretien pour Le Monde.
Lorsque Jack Welch, ancien CEO de General Electric, a eu l'idée en 1999 d'assigner un mentor à 500 de ses collaborateurs peu à l'aise avec l'utilisation d'Internet, il était loin d'imaginer qu'il mettait le doigt sur le concept de mentorat inversé. Son postulat de base était simple: nombre de ses collègues avait une grande expérience de leur fonction et une place stratégique dans l'entreprise. Cependant, leurs habitudes et leurs façons d'utiliser les outils numériques n'étaient plus du tout en phase avec les avancées de ces derniers. Nouveaux logiciels, évolution d'Internet, méthodes de travail différentes... ils étaient dépassés. Ceux qui arrivaient très bien à utiliser ces outils à l'inverse, étaient les jeunes professionnels arrivant fraîchement de l'université.
En partant de ces observations, Jack Welch a décidé de créer des duos senior/junior pour que ces derniers montrent aux premiers comment ils utilisaient les outils numériques. Puisqu'ils passaient la journée ensemble, les juniors pouvaient, eux, en apprendre davantage sur l'entreprise et les manières de travailler de ces profils senior évoluant à des postes stratégiques.
21 ans plus tard, 2020 : le mentorat inversé est enseigné dans les écoles de commerce et utilisé dans de nombreuses entreprises. Citons entre autres UBS, AXA Assurance, Swisscom, Helvetia ou encore La Poste.
Vous êtes-vous déjà demandé si vous pratiquiez déjà et sans vous en rendre compte, le mentorat inversé ? Il se pourrait bien que oui, sur des petites durées ou des mini projets. Par exemple, lorsqu'un de vos jeunes collègues vous aide à maîtriser un nouveau langage informatique, découvrir une nouvelle fonctionnalité d'un logiciel, une fonction de Facebook Ads... Ces moments informels peuvent s'avérer très utiles et rentrent directement dans la notion d'agilité au travail.
Le mentorat inversé englobe ces brefs "coups de pouce" et s'inscrit dans une démarche assumée de la part du management d'assigner un mentor junior à un mentoré senior, avec un sujet de mentorat connu et des séances prévues à l'avance.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser en lisant les premières lignes de cet article, il est important de souligner que cette relation de travail n'est pas à sens unique. Le senior apprend énormément du junior, généralement quelque chose de technique et neuf ; mais le junior apprend également beaucoup lui aussi, de l'expérience et des réflexes business de son aîné. C'est en l'occurrence pour le plus expérimenté des deux l'occasion de diffuser la culture de l'entreprise dans laquelle ils travaillent.
N'hésitez donc pas à mettre en place une relation de mentorat inversé pour:
© Helloquence
Pour le mentoré, le reverse mentoring possède deux avantages majeurs. Le premier est d'acquérir de nouvelles compétences techniques et de pouvoir les utiliser tout de suite au sein de son travail, avec un mentor régulièrement disponible pour l'aider. Le fait que ces deux personnes appartiennent à la même entreprise permettra pour le mentoré et s'il en ressent le besoin de faire appel à son mentor et de développer avec lui une relation sur le long terme. Le deuxième avantage est justement l'enrichissement de son réseau au sein de l'entreprise. En effet, il est normal lorsque l'on travaille depuis quelques temps dans une entreprise, d'acquérir des habitudes et de fréquenter les mêmes personnes. Le mentorat inversé envoie tout valser et permet au mentoré de rencontrer quelqu'un de la génération Millennial, avec sans doute d'autres compétences techniques et émotionnelles que lui.
Pour le mentor, c'est l'exact opposé qui se produit. Possédant déjà les compétences techniques, il pourra lui travailler sur ses compétences pédagogiques. Il n'est pas rare d'ailleurs qu'avant de commencer, il reçoive une mini formation afin d'apprendre comment transmettre ses connaissances. Comme pour le mentoré, participer à ce partenariat lui permet de découvrir l'entreprise à travers les yeux d'une autre personne, et ici en l'occurrence d'un cadre expérimenté qui pourra lui transmettre des bonnes pratiques ou des savoir-être informels et propres à leur entreprise. Enfin, sortir de son équipe et travailler aux côtés de la génération X sera bénéfique pour ses prochains projets. Et cela tombe bien, car lors de notre enquête auprès des jeunes professionnels (le Young Professional Attraction Index), nous avons noté que 77% des jeunes professionnels suisses romands privilégiaient une équipe composée d'un mélange de générations au profit d'équipes uniquement composées de Millennials.
Pour l'entreprise, les avantages du reverse mentoring sont divers et non négligeables sur le long terme. Entre autres, le reverse mentoring permet de:
Continuité de l'apprentissage, habitude de l'université, flexibilité et adaptabilité : les jeunes professionnels ont une forte capacité d'acquisition de compétences et de connaissances.
Chez Academic Work, nous pensons qu'il vaut mieux hire for attitude, & train for skills (mieux vaut une tête bien faite qu'une tête bien remplie) car nous l'avons vu : les compétences techniques évoluent de plus en plus vite.
C'est pour cette raison que nous proposons à nos partenaires de recruter puis de former sur des compétences techniques bien précises (spécialiste Salesforce, AWS, ServiceNow, Pega ; apprentissage du language JAVA, C#, .NET...) un futur collaborateur, opérationnel en moins de 4 semaines, et qui, grâce au mentorat inversé, pourra diffuser ces nouvelles connaissances à ses collaborateurs.
© Hivan Arvizu
Comme nous l'avons vu précédemment, le mentorat inversé est indéniablement bénéfique pour le mentor et le mentoré, ainsi que pour l'entreprise au sens large. Pour mettre en place un process de reverse mentoring efficace, il est nécessaire de respecter quelques étapes clés:
Le marché du travail change et l'arrivée des nouvelles technologies fait évoluer les manières de penser l'équipe et de travailler. Chez Academic Work, nous pensons que l'actualisation de nos connaissances/compétences et le partage de nos expériences sont de réels facteurs de réussite, et que le reverse mentoring permet d'y accéder, tout en limitant les coûts pour l'entreprise. Cette méthode reconnue et utilisée depuis plus de 20 ans par les plus grandes firmes est sûre, peu coûteuse et efficiente. Elle vous permettra de mettre en avant et de parier sur le potentiel de vos collaborateurs, tout en le renforçant.
Bonne implémentation :)