Temps de lecture : 4 minutes. Par Marine.
Publié le : 9 juillet 2020
Les conséquences de l'épidémie de coronavirus sur nos quotidiens sont aujourd'hui facilement identifiées : la plupart d'entre nous avons du nous adapter très rapidement à de nouvelles manières de travailler, d'autres ont composé avec des coupes budgétaires massives, ou fait face à des plans de licenciement ou de restructuration. Enfin, certains d'entre nous ont malheureusement perdu leur emploi. Différentes situations, un point commun : notre niveau de stress et d'anxiété a été impacté, et l'est probablement encore.
Ces périodes d'incertitude et d'anxiété ne sont pas anodines et il existe des façons de les apprivoiser pour vous sentir mieux préparé (voire plus à l'aise ?) à accueillir ce qui nous semblait à tous impossible à imaginer il y a de cela 6 mois. Après avoir rencontré Caroline Röden, directrice et et créatrice de l'entreprise BlueCall, spécialiste du stress en entreprise, nous partageons dans cet article les conseils que nous avons retenus et que nous appliquerons dès à présent. Bonne lecture !
Depuis 2016, nous proposons plusieurs outils numériques pour aider à un meilleur bien-être psychologique des salariés et de leurs managers en entreprise. Notre appli BlueCall permet en l'occurrence des entretiens anonymes avec des psychothérapeutes, au téléphone ou via texte. Le contexte actuel a fait exploser le nombre de conversations sur l'application, et nous avons noté que 60% des sujets abordés étaient liés au coronavirus, sous couvert d'un autre sujet : les relations personnelles, le stress au travail, l'anxiété financière, le manque de motivation etc.
Cette épidémie et ses effets sur nos quotidiens a créé un fort niveau d'anxiété pour de nombreuses personnes, surtout au début, quand tout était incertain et qu'il a fallu réagir très vite. Les licenciements immédiats, le télétravail forcé, le quotidien avec la famille... ces changements ne sont pas sans conséquences sur notre santé psychologique. Même si nous sommes dans une phase de stabilisation, le niveau d'incertitude est encore assez élevé, et la plupart d'entre nous fonctionnons mal avec l'incertitude.
Aujourd'hui, les semaines ont passé, et nous avons aussi remarqué des effets positifs sur les comportements. Le sentiment de liberté ressenti par de nombreuses personnes, quand elles ont commencé à travailler d'un autre endroit que le bureau, et que leur temps de trajet se transformait en temps pour soi, par exemple. Parfois, un aussi gros événement que celui-ci peut faire évoluer les modes de fonctionnements radicalement, et chez BlueCall, nous aimons penser que de nombreuses évolutions positives vont ressortir de cette crise.
Des secteurs ont été plus touchés que d'autres, c'est certain. Ceux de la restauration, de l'hôtellerie, des arts et du divertissement, du retail et du transport étaient et sont encore exposés aux licenciements et en conséquence à une fragilité psychologique.
De ce que nous avons observé et d'après les derniers travaux de recherche sur le sujet, les personnes ayant développé un certain degré de résilience sont en général les mieux armées face aux crises. La résilience est un concept délicat et très à la mode. Les études portant sur la résilience font ressortir 3 caractéristiques principales :
Fait intéressant, ces trois caractéristiques peuvent se retrouver aussi bien chez les managers que les managés.
Du côté des collaborateurs
Organiser des points avec ses collègues toutes les semaines, pour échanger à propos de ce qui s'est bien passé durant les sept derniers jours, la façon dont certains problèmes ont été appréhendés et les enseignements tirés de ces situations. Ces moments favorisent l'écoute, l'entraide et la sérendipité.
Concentrer son attention sur les enseignements, plutôt que sur les résultats. Quels sont les "avantages" de ce nouveau contexte ? S'agit-il de nouvelles manières de travailler, plus efficientes, de nouveaux outils, d'une nouvelle organisation de l'équipe ou du quotidien ?
Apprivoiser le concept de self-leadership : plutôt que de trouver du soutien exclusivement auprès d'autres personnes, le self-leadership développe la faculté à trouver en soi le soutien, la motivation et les ressources nécessaires pour atteindre ses objectifs. Vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet fascinant ? Nous avons glissé en bas de page un article sur le sujet.
Du côté des managers
Identifier le degré de résilience de son équipe : chercher à savoir précisément comment va chacun des membres de l'équipe et ce dont ils ont besoin dans ce nouvel environnement. Ainsi il sera plus facile d'être disponible avec ceux qui en auront le plus besoin.
Com-mu-ni-quer : autant que faire ce peut. Présenter divers scénarios de ce qui pourrait advenir dans le futur est également une bonne idée, en créant une sensation de contrôle et d'anticipation.
Encourager les conversations positives : plusieurs travaux de recherche ont montré que l'échange d'informations et d'expériences entre collaborateurs influençaient nettement leur niveau de bien-être. Pour ce faire, il est possible d'organiser ce type d'interaction une fois par semaine, via visio-conférence par exemple.
Ce sujet n'est pas nouveau, la recherche s'est déjà penchée sur la question et a révélé qu'une personne stressée est 30% moins productive que la moyenne de ses collaborateurs, ce qui engendre des conséquences financières négatives pour les entreprises. L'épidémie de coronavirus a certainement accentué le trait, nous permettant d'espérer une meilleure prise en charge de ces questions au niveau managérial.
💡 L'artcle de la Harvard Business Review, You're not powerless in the face of uncertainty,
📊 Celui de la American Psychological Association, Building your resilience,
💻 Une dernier article de la BBC, Coronavirus: mental health advice for those with virus anxiety.
📊 Un rapport sur le self-leadership, Self-Leadership, why it matters.